Bienheureux Thomas Pickering, martyr

Né en Angleterre, Thomas Pickering entra au monastère bénédictin anglais de Douai où il fit profession comme frère convers en 1660. En 1665, il fut envoyé à Londres, à la chapelle de la reine Catherine de Bragance, l’épouse catholique du roi Charles II. Il y remplit le service d’économe de la communauté monastique qui la composait. L’ordre d’expulsion des bénédictins en 1675, exclut Thomas, sans doute parce qu’il n’était que frère. Lorsque Titus Oates inventa un prétendu complot catholique contre le roi, on chargea Thomas d’accusations rocambolesques comme d’avoir reçu 30 000 messes (à un shilling la messe) pour que Charles II soit assassiné, ce qui n’a pas de sens pour quelqu’un qui n’était pas prêtre. Ensuite on l’aurait vu à St-Jame’s Park avec le bienheureux John Grove, armé de pistolets, dans cette même intention, ayant même tenté à trois reprises l’opération qui aurait été déjouée... Bien qu’il ait plaidé n’avoir jamais tenu un pistolet de sa vie et qu’il était un homme incapable de blesser quiconque, il fut jugé coupable. Le roi eut du mal à se résoudre à une condamnation aussi peu fondée, d’autant que le père de Thomas avait donné sa vie pour la cause royale dans la dernière guerre civile, et la reine ne manqua pas de plaider en sa faveur ; il lui fut donc accordé un sursis de cinq mois... Quand le moment fut cependant venu de partir pour le gibet de Tyburn, le 9 mai 1679, Thomas, sachant que sa seule trahison était sa fidélité à la religion catholique, y alla avec joie. Sommé une dernière fois d’avouer sa culpabilité, il écarta son capuchon et répondit avec un large sourire : « Est-ce là le visage d’un homme qui meurt avec le poids d’une faute si déshonorante ? ». Là-dessus, il fut pendu, éviscéré et écartelé, selon l’usage.

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