Carolus Duran
Charles Auguste Emile Durand naît à Lille le 4 juillet 1837.
Elève de l’Académie de Lille puis de l’Académie des Beaux-Arts de Paris, il se rend en Italie et en Espagne, où la rencontre avec la peinture de Velasquez, notamment, sera pour lui décisive.
Le peintre qui signe « Carolus Duran » connaît un de ses premiers grands succès avec « l’Assassiné » (1866).
Mais c’est surtout comme portraitiste qu’il se fait un nom à Paris où il travaille et regroupe autour de lui de nombreux disciples parmi les plus brillants artistes de la nouvelle génération.![image003](/images/Carolus/image003.png)
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En 1889 il est fait commandeur de la Légion d’honneur.
En 1890 il participe à la création de la Société Nationale des Beaux-Arts.
En 1904, il devient membre de l’Académie des Beaux-Arts.
Il succède à Eugène Guillaume à la direction de la Villa Médicis à Rome qu’il dirige de 1905 à 1910.
Il meurt le 17 février 1917.
Dans ce qui n’était alors qu’un hameau occupé par de rares villas, Carolus Duran acquiert une résidence à Saint-Aygulf qu’il affectionnait tout particulièrement.
Il y participe comme bienfaiteur à la fondation de la première chapelle (achevée en 1899) à laquelle il offre deux de ses toiles : La Déploration du Christ, datée de 1882, et la Mort du Christ (inachevée), datée de 1894.
Sa peinture axée essentiellement sur le portrait ne lui a pas permis de développer des scènes de type religieux outre ces deux toiles. Tout au plus, conserve-t-on de sa période italienne quantité de figures croquées sur le vif et souvent pleine d’humour.
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Parmi quelques esq
uisses préparatoires à des tableaux religieux, on retient celles qui précédèrent immédiatement les deux toiles conservées aujourd’hui à Saint-Aygulf dont l’étude provenant de la succession de l’artiste et transmise par son fils Pierre à la Sheperd Gallery de New-York, avant d’être acquise en 1979 par la Galerie nationale du Canada à Ottawa.
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Propriété du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 1927, les deux toiles n’ont quitté le lieu cher au cœur de l’artiste que pour les deux expositions qui lui furent consacrées à Lille et à Toulouse de mars à septembre 2003.
![Déploration du Christ de Carolus Duran à Saint-Aygulf image036-r](/images/Carolus/image036-r.jpg)
La Déploration du Christ, présentée sur le revers du mur de façade de la chapelle offre les éléments classiques de l’iconographie traditionnelle : le corps du Christ mort est lavé par saint Jean qui plonge une éponge dans le plat que lui tend la Vierge Marie, tandis que Marie Madeleine laisse libre cours à ses pleurs.
Les effets de clair-obscur qui visualisent les sentiments des personnages et annoncent l’aurore de la Résurrection, l’expressivité des visages, le traitement des lignes et des volumes confèrent indéniablement à cette œuvre une qualité de premier ordre.
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Déplorations
La mort du C
hrist.
![La mort du Christ, œuvre inachevée de Carolus Duran, à Saint-Aygulf image050-r](/images/Carolus/image050-r.jpg)
Cette toile prend tout son sens au centre du chœur de la chapelle, au-dessus de l’autel.
Dans cette œuvre inachevée, l’artiste a saisi toute la tension dramatique du moment précis de la mort du Christ et semble vouloir illustrer cette phrase de Bossuet : « Il n’y a rien de plus grand dans le monde que Jésus-Christ ; il n’y a rien de plus grand dans Jésus-Christ que son sacrifice ; il n’y a rien de plus grand dans son sacrifice que son dernier soupir. »
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Originaire de Lille, Carolus Duran semble s’inspirer de cette Crucifixion (1627-1630) signée du peintre Antoine Van Dyck, aujourd’hui conservée au Musée des Beaux-Arts de sa ville natale.