Bienheureux Georges Gervase, prêtre et martyr
Né dans le Sussex (Angleterre), Georges Gervase était catholique, bien que son père l’ait fait baptiser dans la paroisse protestante de Bosham (comme en font foi encore aujourd’hui ses registres). Ses premières années sont assez obscures, mais il semble qu’à vingt-six ans, il se soit laissé embarquer dans l’aventure des explorateurs Hawkins et Francis Drake dans les « Indes Orientales », où ils trouveront la mort. A son retour, il rejoint en Flandre son frère Henry, fervent catholique, qui avait dû quitter l’Angleterre pour vivre paisiblement sa foi. George prend alors la décision de devenir prêtre. Il fait ses études au collège anglais de Douai, pour être ordonné prêtre en 1603. L’année suivante il rejoint l’Angleterre. Très vite arrêté, il est banni, tandis que germe dans son cœur une vocation monastique. Il est alors reçu au monastère bénédictin de Douai. Son noviciat se déroule sur le terrain périlleux de la mission : de nouveau sur le sol anglais, il est arrêté au bout de deux mois et condamné à mort parce que prêtre catholique. En prison, il est sans cesse sollicité par des ministres protestants qui ne réussissent pas à le faire dévier de son ferme propos de mourir pour la foi de ses pères : ils vont jusqu’à le suivre à l’échafaud, lui promettant la liberté et la vie s’il apostasiait. Au seuil de la mort, les derniers mots du glorieux martyr furent : « Non, non ! ». Caché dans la foule, son confesseur resta auprès de lui durant tout son supplice et rapporte comment, dans le chariot qui le conduisait à la potence de Tyburn où il allait être pendu, il étendit les bras et leva les yeux au ciel, dans l’attitude du novice bénédictin chantant le Suscipe lors de sa profession religieuse. Nul doute qu’à ce moment, il faisait l’oblation de lui-même comme il est permis à tout novice en danger de mort et que, les mains tendues comme les ailes d’un oiseau, il prenait son envol pour rejoindre saint Benoît, le patriarche des moines d’Occident. Tout cela eut lieu sous le roi Jacques 1er, en 1608.