Née à Digne vers 1214-1215, de Bérenger et d’ Huguette, Douceline fut élevée à Barjols. Après la mort de son père, elle vécut à Hyères, où elle suivit les conseils de son frère, le bienheureux Hugues de Barjols, franciscain dans cette ville. Adonnée au service des pauvres, éprise d’absolu, favorisée d’extases, elle entreprit de fonder une communauté de béguines, jusqu’alors inconnues en Provence : les Dames de Roubaud devaient vivre dans un esprit franciscain, mais sans clôture, ni vœu de pauvreté, sauf la fondatrice. On relèvera chez elle une permanente défiance à l’égard de tout élément institutionnel : “Restez unies, disait-elle à ses filles, dans l’amour du Seigneur, car vous êtes ici rassemblées dans l’amour du Christ et le Christ vous a liées en sa Charité. Tous les autres saints ordres ont un lien très fort, leur Règle; mais vous autres, le seul lien qui vous lie c’est la Charité. Cette pauvre cordelette vous tient unies dans le Christ.” En 1257, elle fonda une autre communauté à Marseille où elle mourut le 1er septembre 1274, et fut inhumée aux côtés de son frère, aussitôt vénérée comme une sainte.