Saint Jean-Charles Cornay, martyr
Jean-Charles, né à Loudun en 1809, suivit ses études au collège Saint-Louis de Saumur, puis au collège des Jésuites de Montmorillon. Sa vocation surprend ses parents et lorsqu'il envisage de devenir missionnaire il rencontre de leur part réticence et incompréhension. Il mènera son premier combat pour répondre à l'appel de Dieu, en s'opposant à l'avis parental tout en affirmant son amour filial. Il fit un bref passage au séminaire des missions étrangères de Paris, dans une période d'insécurité suite à la révolution de juillet; le séminaire est pris comme cible "Hier on a pénétré dans notre séminaire et l'on a affiché sept ou huit billets portant Mort aux Jésuites de la rue du Bac, et un poignard comme signature." Le départ pour les missions du jeune loudunais fut brusqué afin de remplacer un autre missionnaire. Sa destination devait être Seu-Tchouan en Chine à 2000 km de la côte, il débarqua à Macao après 6 mois de voyage. Il gagne le Tonkin où les deux guides venus à sa rencontre n'arriveront jamais. Voici Jean-Charles Cornay échoué au Tonkin (Vietnam) en pleine persécution, en cette année 1831. Le temps passe et toujours pas d'espoir de rejoindre la Chine. Il est ordonné trois ans plus tard le 26 avril 1834 par Monseigneur Havard à Hanoï après un voyage sur le Fleuve Rouge déguisé en Chinois. N'ayant aucun espoir de rejoindre la Chine par le Tonkin il fait le choix d'y demeurer. Dans le ministère exténuant qu'il exerçât, il était toujours calme, voire gai, même sa santé de plus en plus précaire n'entama en rien sa foi.
Arrêté à la suite d'une délation, il répondit à la torture en chantant. "Après cinquante coups on m'a délié. En arrivant à la prison, j'ai chanté le Salve Regina, le chant à la Vierge". Condamné à avoir les membres coupés, puis la tête, son exemple détermina la vocation de Théophane Vénard. Au milieu de difficultés de toute sorte et jusque dans la mort, Jean-Charles Cornay a proclamé sans crainte sa foi devant les hommes, c’était en 1837.