Isarn, originaire des Pyrénées ariégeoises, prend l’habit monastique à Agde et vient à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Moine, modèle de prière, il est choisi comme prieur puis est élu abbé en 1021. Sous sa direction humble et ferme, l’abbaye prospère : c’est à lui qu’est due la première construction de l’église supérieure. Il déploie un zèle extrême pour le soulagement des pauvres, la libération des prisonniers, l’apaisement des querelles et la bonne marche des divers prieurés qui dépendent de l’abbaye. Il se rendit en Espagne, auprès de l'émir de Tortosa pour négocier la libération des moines de Lérins capturés par les sarrasins. Il meurt le 24 septembre 1047 à Saint-Victor : on l’ensevelit dans la crypte où l’on peut voir son admirable épitaphe :
De notre illustre père Isarn ce sont là les restes sacrés, les membres rendus glorieux par tant de mérites. Son âme, elle, est heureusement parvenue aux cieux. De mœurs exceptionnelles et d'esprit pacifique, il était accompli en toutes formes de vertu. Homme de Dieu, il était pour tous et en tout joyeux. Ce qu’il enseigna il le mit en pratique, abbé bon et bienheureux. De ses disciples aussi il fit des hommes bons. Telle fut sa règle de vie et, contraint de passer le seuil de l’existence, c’est avec courage qu’il la quitta. Il régit, fidèle, deux fois dix plus sept (27) ans, le doux troupeau du Seigneur à lui confié, qu’il abandonna le huit des calendes d’octobre (24 septembre) pour entrer dans le lumineux royaume.
Autour de la tête : Sois attentif, je t’en prie, toi qui lis, à ce qu’a fait de moi, misérable défunt, la loi née de la faute du premier homme.
Aux pieds : Et gémissant, du fond du cœur, dis et répète : Dieu, aie pitié de lui. Amen.