Saint Jean-Paul II, pape
Karol Wojtyła naît à Wadowice (Pologne) le 18 mai 1920. Après une jeunesse qui allie heureusement une piété sincère et un attrait pour la culture et la recherche intellectuelle, il entre au séminaire clandestin de Cracovie en 1942. Le pays est en effet sous occupation nazie. Le jeune homme fera de son engagement culturel un acte de résistance, c’est aussi l’époque où il travaille comme ouvrier pour couvrir le reste de ses activités clandestines. Il est ordonné prêtre au lendemain de la guerre et poursuit sa formation à Rome, ce qui lui donne l’occasion de voyager en Europe. De retour dans son pays et après quelques années de ministère, il reçoit la chaire de morale à l’université de Cracovie, fermée en 1954 par les soviétiques. Il enseigne ensuite à Lublin. En 1958, il est nommé évêque auxiliaire de Cracovie par le pape Pie XII, puis archevêque en 1964. Entre temps, il a déjà participé à plusieurs sessions du concile Vatican II où il se montre très actif. En 1967, il devient le plus jeune cardinal de cette époque. Il accompagne les mouvements de contestation contre l’oppression communiste, en se faisant le défenseur des droits de l’homme. Il est élu pape le 16 octobre 1978 et ouvre le 22 octobre son pontificat par une messe solennelle où il lance son vibrant appel à la liberté : « N’ayez pas peur, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! ». Il est le premier pape étranger depuis l’élection d’Adrien VI, en 1522. Son pontificat sera un des plus longs de l’histoire, après saint Pierre et le bienheureux Pie IX. Il multiplie les voyages dans le monde, redonne confiance à une Église qui doutait d’elle-même et qui avait été meurtrie par la mort de deux papes successifs en 1978. Avec vigueur et courage il oppose une vision de l’homme qui contribuera à l’effondrement du bloc communiste dans les années 1980. Il est victime d’un attentat le mercredi 13 mai 1981, dont il se remet difficilement. Il publie les derniers documents qui font suite au concile Vatican II, que sont le Code de Droit canonique (1983) et le Catéchisme de l’Église catholique (1986). Les très nombreuses béatifications et canonisations qu’il célèbre remettent la sainteté au cœur du programme chrétien. L’âge et la maladie affecteront la fin de son pontificat qu’il veut mener à son terme, donnant ainsi l’exemple d’une sanctification de cette étape redoutée de la vie. Il meurt le 2 avril 2005. Béatifié le 1er mai 2011 par son successeur, le pape Benoît XVI, il est canonisé le 27 avril 2014.