Saint Gélase Ier, pape
Né à Rome dans une famille d’origine africaine, Gélase fut élu pape le 1er mars 492. Il composa six traités dogmatiques et on conserve de lui pas moins de 104 lettres. Très ferme sur l’orthodoxie de la foi face aux ambigüités orientales, il exprime en 494 le principe de la liberté de l’Église face aux empiètements du pouvoir politique par une formule fameuse : « Il y a deux principes par lesquels ce monde est régi : l’autorité sacrée des pontifes et la puissance royale. Pour les premiers, le poids du sacerdoce est d’autant plus fort que, au Jugement divin, ils doivent rendre compte même pour le roi des hommes. » Son enseignement sur les rapports entre l’Église et l’État aura une profonde influence sur les canonistes de tout le Moyen-âge. Dans une Italie désormais détachée de l’Empire dont le centre est à Constantinople, Gélase inaugure un type de relation nouveau avec le pouvoir civil, marqué par l’indépendance qui doit caractériser l’Église. En quatre ans de pontificat, il accomplit une œuvre considérable en mettant au premier rang de ses préoccupations ses devoirs de pasteur, méritant le titre d’ «amator pauperum » (ami des pauvres.). Il mourut pauvre lui-même le 21 novembre 496.