Saint Vincent de Lérins, prêtre
Saint Vincent, originaire de Toul, aurait, selon la tradition suivi l’exemple de son frère, saint Loup de Troyes, en quittant les armes et en se consacrant à la prière dans la solitude du monastère de Lérins. Il y mena une vie cachée, mais se rendit célèbre par son Commonitorium ou Avertissement contre les hérétiques, ouvrage contre les hérésies, écrit quatre ans après le concile d’Ephèse (435). Il y rappelle l’esprit dans lequel doivent s’engager les travaux théologiques et se dérouler les controverses religieuses. Dans une page lumineuse du chapitre 23, il enseigne que l’immutabilité du fond n’exclut pas un certain progrès, un certain développement du dogme chrétien qui s’exprime dans sa nouveauté « in eodem sensu, in eadem sententia. » On a retenu aussi de lui cette règle exprimée en une formule lapidaire selon laquelle « In ipsa Catholica Ecclesia magnopere curandum est ut id teneamus quod ubique, quod semper, quod ab omnibus » : dans l’Église catholique, il faut apporter le plus grand soin à tenir ce qui a été cru partout, toujours et par tous. Il mourut vers 445-450.