« Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes »

 

C'est ici l'affirmation de la foi en la Trinité Sainte : entre les trois Personnes divines qui ne sont qu'un seul Dieu, n'existe aucune hiérarchie et elles ne se distinguent que dans le rapport d'amour incessant qui les lie entre elles.
Si, dans l'activité de Dieu c'est toujours la Trinité tout entière qui est à l'œuvre, il est souligné dans ce qui va suivre que sans l'Esprit Saint rien de tout cela ne serait possible, à commencer par l'inspiration (toujours l'image du souffle...) des Ecritures. Par le terme « les prophètes », on désigne toute la révélation qui a précédé le Christ et qui conduit à lui, en un mot : l'Ancien Testament. Nous avons déjà vu que pour le Nouveau Testament qui est l'expression même du Christ, Verbe de Dieu, Jésus lui-même avait annoncé que ce serait le même Esprit Saint qui le rendrait intelligible aux générations successives.
A ce sujet, la foi nous fait tenir deux choses complémentaires :
1/ l'Ecriture a Dieu pour auteur, elle est donc à ce titre l'expression de la vérité et non pas seulement en matière de foi et de mœurs. Ainsi exige-t-elle du croyant un respect absolu et une soumission du cœur et de l'intelligence.
2/ elle est en même temps le produit d'écrivains sacrés tributaires de leur culture ; déjà saint Thomas d'Aquin écrivait : « Dans l'Ecriture, les choses divines nous sont transmises selon le mode dont les hommes ont coutume d'user. » Il ne faut donc pas imaginer que l'Ecriture serait littéralement tombée du ciel ou qu'elle ait été apportée mystérieusement par un ange, pas plus que dictée en mode d'écriture automatique. L'énorme travail exégétique des XIX-XXème siècle a dégagé dans les textes sacrés ses différentes sources, comme dans un chantier archéologique et les influences qui l'ont façonnée. Pie XII résume l'enseignement de ses prédécesseurs (dont Benoît XV qu'il cite) en affirmant que l'auteur sacré, « en composant le Livre Saint, est instrument de l'Esprit Saint, mais instrument vivant et doué de raison ; conduit par la motion divine, il use cependant de ses facultés et de ses forces, de telle manière que l'on peut facilement saisir dans le livre, composé par lui, " son caractère particulier et, pour ainsi dire, ses traits et linéaments personnels " » (encyclique Divino afflante Spiritu).
D'où la nécessité d'une continuelle recherche qui fasse appel aux ressources de toutes les sciences, et le recours à l'interprétation autorisée de l'Eglise, qui, à la suite des Pères, est capable d'en discerner le sens.